Organisation et déroulement de la formation

Déroulement de la formation certifiante à la musicothérapie clinique

sanctionnée par le Certificat de Praticien en Musicothérapie Clinique

Préalables et principes de structuration des enseignements

  • Le Certificat de Praticien en Musicothérapie Clinique implique, au préalable, que le/la candidat(e) soit doté(e) d’une qualification dans l’un des domaines suivants : éducatif, musique et enseignement, social, accompagnement, prévention et relation, médical, paramédical et du soin. Il / elle doit également être titulaire du Baccalauréat Général ou équivalent et justifier d’une pratique musicale ou instrumentale.

Le 1er module de formation complémentaire « 3 jours de sensibilisation à la musicothérapie » doit être effectué avant le début de cette formation.

Après un riche enseignement théorique, le futur professionnel sera confronté à des mises en situations didactiques très efficaces le mettant ainsi face à ses propres limites et le préparant au mieux à la pratique thérapeutique. Tentant d’identifier ses propres mécanismes de défense lors d’analyses groupales, il sera ainsi mieux préparé aux effets transférentiels et contre transférentiels rencontrés lors des séances musicothérapeutiques.

De nombreuses études de cas et exposés cliniques, dispensés par des professionnels aguerris viendront compléter cette compétence indispensable à toute prétention thérapeutique.

Organisation du cursus complet

  • 1er module d’introduction à la musicothérapie* (21h)
  • 1er cycle : 5 sessions (35h x 5 = 175 heures) + 9 visioconférences ThemAMB de 3h à distance (27h)
  • 2ème cycle : 5 sessions (35h x 5 = 175 heures) + 1 Atelier pratique au choix : voix, danse ou percussion (14 h)
  • Un cycle de spécialisation à choisir par le stagiaire et à réaliser entre la 1ère année et la 3ème année : 3 modules de 3 jours (21h x 3 soit 63 h)
    – Enfance et développement (modules chant prénatal / néotalalité / petite enfance)
    OU
    – Dépendance et handicap (modules soins palliatifs / musicothérapie réceptive / handicap et polyhandicap)
  • Module de suivi personnalisé de la pratique (21h) + ThemAMB : supervision de 3h à distance
  • Soutenance du mémoire (1h)

Au cours des sessions, le travail est effectué sous forme d’ateliers pratiques (mises en situation, séances didactiques,…), de cours théoriques, d’exposés cliniques, de conférences, d’études de textes.
Un travail personnel est demandé entre les sessions.
770 heures de stages pratiques en institutions minimum sont nécessaires pour la validation du certificat de praticien en musicothérapie clinique.

* Avant d’intégrer la formation, il est demandé d’avoir effectué le stage d’introduction à la musicothérapie Trois jours de sensibilisation à la musicothérapie

Repères horaires

Ce descriptif ne saurait être pris de façon rigide, tous les éléments sont abordés dans une globalité. D’autre part, cet état ne tient pas compte des intervenants occasionnels.

Volume horaire pédagogique

  • Enseignement théorique et clinique : 236 heures
  • Analyse : 77 heures
  • Musicothérapie et didactique : 186 heures
  • Travail personnel : 5h / semaine sur 2 ans soit 520 heures

Au total : 1019 heures de formation

Volume horaire pratique

Domaine Immersion, Professionnalisation et Projet Professionnel

Certificat de Praticien en Musicothérapie Clinique

Stages en institutions : 770 heures

770 heures de stages en institutions minimum

Pratique : immersion et professionnalisation

Il est demandé aux stagiaires d’effectuer un minimum de 770 heures de stages pratiques en institution. Ces stages sont évalués et soumis à une validation et doivent faire l’objet d’un rapport de stage.

Stages en immersion

  • 40h avec une population adulte (Psychiatrie, Gérontologie, Psychosocial).
  • 40h avec une population présentant un handicap mental ou moteur.
  • 40h avec une population de la petite enfance, enfance ou adolescence.

Stages de professionnalisation

  • 40h avec un musicothérapeute exerçant avec une population adulte ou âgée.
  • 40h avec un musicothérapeute exerçant avec une population de la petite enfance, enfance ou adolescence.
  • 40h avec un musicothérapeute, population au choix.

« Projet professionnel »

  • 90h de séances pour la mise en place d’un atelier de musicothérapie en institution (sur 6 à 9 mois).
  • 125h pour mise en place, réunions, préparations (5h/semaine sur 25 semaines)
  • 312h pour recherche, rédaction du mémoire (6h/semaine sur 52 semaines)
  • 3h pour préparation de l’oral et soutenance

Organisation des différentes sessions de formation

Cycle 1 : Introduction à la musicothérapie + 5 sessions

Module d’introduction à la musicothérapie (21h)

Il s’agit bien de comprendre ce qui fonde et explique la musicothérapie. Le lien étroit qui unit le monde sonore et l’Humain dans leur interaction psychologique et physiologique, le rôle du son dans le développement et la structuration psychique.

Le dire, le faire et l’agir. Mise en acte et mise en parole. La communication et les codes de communication. La communication analogique et la communication digitale. Le vu et l’entendu.

Travail sur le rythme. Travail sur la voix. Travail corporel. L’écoute et sa transcription. L’instrument. Le geste. Les applications.

Le rythme, le mouvement, la mélodie, la musique, le son et la voix sont les éléments de base de cet atelier dynamique.

Session 2 : La voix (35 heures)

La voix est l’outil de développement personnel idéal. Le sujet développe ses potentialités, libère ses tensions. L’individu apprend à occuper l’espace avec sa voix, à émettre et à recevoir. Il tente de trouver le terrain d’un juste dialogue, d’une communication pleine et entière.

La pratique vocale est fondamentale. Elle permet une prise de conscience réelle par l’individu des composants de son bien-être, des blocages éventuels et du travail à accomplir. C’est un outil de développement personnel. Elle permet aussi de retrouver les sons qui résonnent le plus en nous-même, d’explorer nos sensations et d’être en lien avec nos émotions.

Derrière cette activité se cache des effets et des enjeux fondamentaux : reconnaissance du corps, développement de la respiration et des capacités énergétiques, relaxation, contrôle de soi, enracinement, confiance en soi. Le matériau sonore est alors une extension du corps par l’intermédiaire du geste. Aller à la rencontre de soi-même et offrir la possibilité aux sens, aux émotions, à la sensibilité de s’exprimer afin d’évacuer des blocages, des tensions et de s’épanouir.

Le travail proposé au cours de ces journées est essentiellement centré sur l’utilisation de la voix en tant qu’objet intermédiaire en musicothérapie afin de mieux se connaitre et mieux s’écouter soi-même, reconnaitre ses affects, développer concentration, attention et écoute, toujours dans un souci de facilitateur à la relation et à la communication. La voix et sa fonction transitionnelle seront également beaucoup évoquées lors de cette session.

  • Travail sur la respiration le souffle, l’intonation, l’expression, la «mélodisation», le chant.
  • S’écouter soi-même et écouter les autres afin d’accéder à une meilleure communication.
  • Reconnaître ses affects.
  • Développer la concentration, l’attention et l’écoute.
  • Faciliter la relation avec les autres et constituer ainsi un moyen d’expression.

Éléments de base: Le rythme, le geste, le mouvement, la mélodie, la musique, le son, la voix. Le corps, d’où sort la voix, le mouvement qui induit, accompagne, favorise cette projection de la voix vers l’extérieur, qui en conditionne la direction, le volume, l’intensité, la sonorité. Le matériau sonore/musical est extension du corps par l’intermédiaire du geste.

– Cours théoriques :

  • Latence et adolescence (Dr Joël Lereuil)

– Atelier pratique, percussions corporelles, la voix (Damien Schmutz, Christelle Cardin)
– Mises en situations, musicothérapie et didactique (Patrick Berthelon)
– Verbalisation (Michel Lecamp)

Session 4 : Psychologie, psychopathologie et psychophysiologie (35 heures)

Débats, conférences et cours magistraux sur le développement psychologique, l’organisation de la personnalité, les différentes pathologies liées à la santé mentale, les approches psychothérapeutiques, psychanalytiques, la psychophysiologie.

– Cours théoriques :

  • Le normal et le pathologique : (Michel Lecamp)
  • L’attachement (Matthieu Reynaud)
  • Psychopathologie et structures psychiques : (Matthieu Reynaud)
  • Les logiques de la communication (Michel Lecamp)
  • L’entretien (Emilie Bellano)
  • Principales approches utilisées en psychothérapie : (Matthieu Reynaud)

– Mises en situations, musicothérapie et didactique (Patrick Berthelon, Julie Gebel)
– Verbalisation (Lise Henry)

Session 1 : Le corps objet sonore, l’instrument prolongement du corps, Néonatalité et petite enfance (35 heures)

Un atelier de création, d’initiation et d’ouverture aux techniques musicales propose de faire découvrir la conception et la pratique d’instruments de percussion.

Travaillant ainsi la création, l’expression et la communication, il sera ici question de concevoir et d’utiliser l’objet intermédiaire musical. Il sera aussi effectué un travail sur l’élaboration et l’utilisation de techniques analogiques, la symbolisation, l’espace transitionnel, la socialisation.

– Cours théoriques :

  • Néonatalité et environnement sensoriel du bébé (Docteur Dominique Sandre)
  • Introduction à la psychologie (Michel Lecamp)
  • Les différents stades du développement de l’être humain de la conception à l’âge de 6 ans : (Docteur Joël Lereuil)

– Atelier pratique, découverte d’objets sonores (Christophe Costeceque)
– Mises en situations, musicothérapie et didactique (Patrick Berthelon et Julie Gebel)
– Verbalisation (Matthieu Reynaud)

Session 3 : Enfance et développement  (35 heures)

La psychologie cognitive nous montre qu’il y a des signes prédicteurs des apprentissages conditionnant l’échec ou la réussite.

Ainsi, on s’est rendu compte que la conscience phonologique est un prédicteur de l’apprentissage de la lecture. Pour favoriser cette prise de conscience, de nombreux exercices peuvent être utilisés à partir de comptines, de chansons, de poèmes, permettant de jouer sur l’intonation, le rythme, la hauteur. Il est toujours indiqué de pratiquer des jeux rythmiques (avec le langage), de faire des jeux de rimes, d’écouter chansons, comptines, d’explorer le milieu sonore, de découvrir les possibilités corporelles, etc. Nous savons aussi que l’entraînement à la reconnaissance d’un signe, d’une suite de signes, la place dans l’espace (succession) est un point important. Enfin, on souligne qu’il faut travailler la mémorisation, la rapidité d’analyse, la symbolisation, la maturation motrice et la respiration, sans oublier l’imaginaire.

L’application de la musicothérapie permet de travailler en profondeur la motricité et la sensorialité par le rythme et le son, ainsi que l’affect par la mélodie. Nous savons bien que le langage et le corps sont en étroite liaison. La perception du corps, de l’espace vécu fait éclore le langage et réciproquement le schéma corporel et l’espace se structurent grâce au langage.

Les expériences corporelles sont vécues intellectuellement et affectivement, c’est la personne entière qui est impliquée.

L’enfant relevant de rééducation doit, au-delà de son déficit instrumental, apprendre à regarder l’univers. Il doit apprendre à voir, recréer, harmoniser son univers intérieur ; il doit désirer et savoir communiquer avec autrui, il doit se découvrir.

– Cours théoriques :

  • Trouble des conduites alimentaires (Michel Lecamp)
  • Musicothérapie d’inspiration analytique (Dr Nicole Duperret)
  • Les « Dys » (Coralie Maria)
  • Les psychopathologies de l’enfant (François-Xavier Mayaux)

– Atelier pratique : mises en « Jeu/Je » (Florent Higuier)
– Mises en situations, musicothérapie et didactique (Patrick Berthelon, Julie Gebel)
– Verbalisation (Julie Gebel)

Session 5 : Musicothérapie, handicap et polyhandicap (35 heures)

En quels termes parle-t-on habituellement des personnes polyhandicapées ? Déficits graves, déficiences profondes… Elles ne sont que trop rarement évoquées à travers leurs potentialités et leurs aptitudes relationnelles. Mais peuvent-elles établir une relation avec autrui ? Elles sont, par essence, tellement isolées !

Communiquent-elles ? Il existe plusieurs aides techniques afin de faciliter la communication avec les personnes polyhandicapées. Alors, que leur apporte la musicothérapie ? Quel espace, quel temps, quel cadre peuvent leur être proposés ? Quelle musique et quels instruments sont utilisés ? Quelle rencontre est possible ? Quels changements relationnels peuvent être espérés ?

Les échanges avec les personnes polyhandicapées se situent, par excellence, dans le domaine non verbal. « L’échoisation », l’imitation et la répétition sont les premiers outils utilisés pour interpeller l’autre.

Une séance de musicothérapie peut-elle ainsi devenir un espace de liberté, d’expression et de créativité, même pour les personnes les plus handicapées ?

– Cours théoriques :

  • Polyhandicap, troubles autistiques (Barbara Rosenstiehl)

– Mises en situations, musicothérapie et didactique (Julie Gebel, Patrick Berthelon)
– Verbalisation (Michel Lecamp)

Cycle 2 : 5 sessions + un module de supervision et analyse de pratique

Session 6 : Musicothérapie et personnes âgées (35 heures)

La musique traverse les âges, les milieux, les frontières, les événements de la vie… Elle peut donc accompagner le quotidien des personnes isolées de leur milieu habituel de vie. Elle offre dans ce cas un moyen privilégié de dynamisation de l’individu par le ressourcement qu’elle crée.

Elle peut donc servir de soutien au personnel d’institution dans son rapport avec les résidents par l’évocation de moments importants et de souvenirs chers, susciter la détente physique et psychique, soutenir d’autres formes d’expression (dessin, mouvement expressif, imagerie mentale, poésie) et travailler sur le sens de l’histoire. C’est ici que la musicothérapie va pouvoir s’insérer dans un projet de mieux-être. Elle peut aussi permettre de rechercher une autre approche de la personne dans le soin.

Chez la personne âgée, la musicothérapie peut être un apport dans l’aide à vivre, de façon à ce que la proximité relative de la mort ne devienne pas se laisser mourir avec la sensation d’une vie gâchée, qu’on ne sert plus à rien. Il s’agit d’un travail sur le sens de l’histoire.

– Cours théorique :

  • Le Sujet âgé, dépression, démence: (Docteur Marie-Claude Vincent)
  • L’environnement du sujet âgé : du domicile à l’hébergement : (Martine Jobard)
  • Evaluation des capacités mnésiques (Céline Bellant)
  • Introduction au bilan psycho-musical (Doriane Henriot)

– Atelier pratique (Patrick Berthelon)
– Mises en situations, musicothérapie, didactiques (Patrick Berthelon, Julie Gebel)
– Exposé clinique (Patrick Berthelon)
– Verbalisation (Matthieu Reynaud)

Session 8 : Applications des techniques de la musicothérapie (35 heures)

Si ce stage est orienté sur les applications auprès de personnes dépendantes en institution, il pourra aborder d’autres domaines en fonction des travaux réalisés au cours des stages précédents.

Dans de nombreuses institutions existe un projet de socialisation, d’éveil au monde, de stimulation et d’ouverture, comment une intervention à partir de la musicothérapie peut-elle se mettre en place, s’articuler avec les autres disciplines.

– Cours théoriques :

  • Les conduites addictives : (Michel Lecamp)
  • Les psychoses, aspect clinique : (Michel Lecamp)
  • Les mécanismes de défenses (François-Xavier Mayaux)
  • La régression et la symbolisation en musicothérapie (Justine Niekrasz)

– Mises en situations, musicothérapie, didactique (Patrick Berthelon, Julie Gebel)
– Verbalisation (Lise Henry)

Session 10 : Didactique / Supervision 2 – Évaluations (35 heures)

Ce deuxième stage Didactique a pour objectif d’évaluer les compétences en pratique de prise en charge individuelle ou en groupe, la capacité d’adaptation, d’analyse et de synthèse.

Cours théoriques :

  • Le cadre de soin dans la relation thérapeutique (Louis Clave)
  • Mémoires (Julie Gebel)
  • Démarrer son activité de musicothérapeute (Lise Henry)

– Mises en situations, musicothérapie, didactique (Patrick Berthelon, Julie Gebel)
– Analyse de pratique (Matthieu Reynaud)
– Mise en fin, retour sur formation (Julie Gebel et Patrick Berthelon)
– Introduction au clown (Anne-Sophie Lange)
– Verbalisation (Michel Lecamp)

Session 7 : Le champ Psychothérapeutique, aspects cliniques et théoriques (35 heures)

Débats et cours magistraux sur les différentes pathologies liées à la santé mentale. Études de textes psychanalytiques fondateurs. Outils d’analyse et études de cas.

Ces débats seront menés par des professionnels de la santé et supervisés par le Docteur Joël Lereuil.

– Cours théoriques :

  • La maturescence et la dépression : (Michel Lecamp)
  • Les psychopathies, les perversions : (Michel Lecamp)
  • Les névroses, aspects cliniques : (Matthieu Reynaud)
  • Les états limites : (Matthieu Reynaud)
  • La résilience (Laurence François)

– Mises en situations, musicothérapie, didactiques (Patrick Berthelon, Julie Gebel)
– Verbalisation (Julie Gebel)

Session 9 : Didactique / Supervision 1 (35 heures)

Mises en situation, analyse, engagement et réflexion peuvent être considérés comme étant les principaux termes de ce stage dont certaines séquences sont consacrées à des études de cas.

– Cours théoriques :

  • Les groupes (Dr Joël Lereuil)
  • Psychothérapie, psychanalyse et musique (Thierry Vigneron)
  • La communication comme mouvement psychique de l’analogique au digital et du digital à l’analogique (Patrick Berthelon)

– Mises en situations, musicothérapie, didactique (Julie Gebel, Patrick Berthelon, Barbara Rosenstiehl)
– Verbalisation (Matthieu Reynaud)

2ème module : suivi personnalisé de la pratique, supervision (21h)

Mise en situations, analyse, études de cas des stagiaires

VPE (Validation Par Expérience)

Une démarche de VPE est possible pour les candidats ayant obtenu un diplôme dans le domaine de la santé mentale et justifiant d’une activité en musicothérapie d’au moins une année. Elle pourra aboutir une VPE partielle si la commission pédagogique estime que les acquis doivent être complétés au regard du référentiel métier.

Pour plus de renseignements, contacter la responsable pédagogique : coordination.pedagogie@amb-musicotherapie.fr