Principes et fondements des enseignements à l’AMB
“Ne pas nous substituer à des structures existantes”
Ce fut notre premier souci. Il n’était pas question de proposer des cours de linguistique, des cours de musique, etc. Un tel patchwork ne peut pas être considéré comme de la musicothérapie !
La première spécificité de l’A.M.B est celle d’être un atelier. Nous avons choisi en effet de ne pas nous inscrire dans le contexte « école, institut, centre… » mais bien dans un registre dont les mots-clés sont ouvrier (à chercher dans opéra) et artisan (à relier à ars) avec en toile de fond le terme artiste.
Travailler dans le cadre de la formation continue
Le terme de formation continue implique que quelque chose continue, se poursuit ! Les personnes qui s’inscrivent à l’Atelier sont tous des professionnels qui désirent trouver une voie pour poursuivre leur(s) recherche(s).
Pendant 25 ans, l’A.M.Bx, créée par Gérard Ducourneau et Colette Maïsterrena, a proposé une formation à la musicothérapie, elle était classique dans sa forme, 12 sessions articulées, reconnue et appréciée par tous. Nous pensons qu’actuellement autre chose doit être proposé dans le cadre de la formation professionnelle continue.
L’A.M.B a décidé de se consacrer à des ateliers thématiques pouvant apporter immédiatement une information, une ouverture, un approfondissement… ces stages peuvent déboucher sur un Certificat de formation dans la mesure où un écrit destiné à être publié est produit.
Il est largement tenu compte des antécédents théoriques et pratiques du stagiaire, ce qui nous semble cohérent avec, précisément ce qu’on nomme formation continue.
Situer la musicothérapie dans le domaine relationnel
Si l’on fait référence au « De vita contemplativa » de Philon d’Alexandrie, les thérapeutes œuvraient pour guérir les maladies réfractaires à la médecine du corps.
Nous avons bien deux domaines, l’un traitant directement des soins du corps dans lequel nous trouvons la médecine, la kinésithérapie, les soins infirmiers, par exemple, et l’autre se référant au domaine psychique dont le modèle est la psychanalyse, définie par Freud (Psychanalyse et médecine) comme étant la « psychologie des profondeurs, doctrine de l’inconscient psychique ».
Lorsqu’on reprend musico-thérapie, il est question de musique, donc des Muses, ces neuf filles de Zeus et de Mnémosyne, la mémoire (la voici donc présente dès l’origine !). Il n’est pas inutile de rappeler que ces muses étaient spécialisées, en histoire (Clio), astronomie (Uranie), tragédie (Melpomène), comédie (Thalie), poésie épique (Calliope), poésie lyrique (Erato), rhétorique (Polymnie), musique (Euterpe) et danse (Terpsichore).
Un tel ensemble est on ne peut plus du domaine de la culture et c’est à ces divers niveaux que nous travaillerons en musicothérapie. Il ne faut pas oublier ce que souligne Edgard Morin, que le plus biologique est aussi ce qui est le plus imprégné de culture, le sexe, la mort.
Définir avec précision la musicothérapie
Nous insistons en fait sur ce qui peut légitimer cette discipline. C’est parce que tous les éléments constitutifs de la musique ont un rapport avec l’histoire d’un sujet que l’on peut avancer le terme musicothérapie.
Centrée sur le concept d’ouverture des canaux de communication tel que nous le travaillons à l’A.M.B, c’est dans cette action que se situe la musicothérapie, c’est ce qui lui permet d’être originale et digne d’intérêt.
Le champ d’action en tant que thérapie proprement dite est extrêmement limité mais en même temps très utile car elle s’adresse, en priorité, aux personnes les plus démunies, hors communication compréhensible, en souffrance excessive.
Nous touchons ici au domaine de la psychose, à la population des Maisons d’accueil spécialisées, des Instituts Médico-éducatifs mais aussi aux sujets moins handicapés, seulement en retrait, souffrant de désordres spati-temporels, de troubles de la pensée et de tous désordres entraînant un syndrome d’isolement.
S’appuyer sur le concept d’isolement
On peut avancer que l’enfant isolé est un enfant qui ne comprend pas bien pourquoi on l’a fait naître, il tente désespérément d’établir des communications aberrantes (à nos yeux) avec ses parents, avec ses semblables.
Comme le précisait le Docteur Gérard Mouls, Président du Congrès de l’enfant isolé : « C’est l’enfant fou, l’enfant qui meurt faute d’un sourire, d’une caresse ou qui, s’il survit, vivra éternellement dans un monde d’où sera exclue toute signification, tout sens, sauf ceux produits par lui-même.»
L’isolement, précise notre médiateur, c’est une mise à distance d’autrui, avec difficultés d’échange et de communication. Il peut révéler une faille importante de la personnalité ou une fragilité de l’organisation psychique.
Nous rencontrons là le problème de l’histoire du sujet, que fait-il dans le monde ? Quel est le sens de sa vie ? D’où vient-il ? Où va-t-il ? Que devient-il ?
C’est à partir de ce concept d’isolement que la musicothérapie trouvera son champ d’action. C’est même ce qui permettra d’utiliser les techniques de musicothérapie dans des domaines divers comme celui de la rééducation d’enfants en difficulté scolaire, l’action auprès des personnes âgées, auprès de futures mères (il ne s’agit pas de préparation à l’accouchement !), dans la maladie d’Alzheimer etc.
Adéquation entre la formation et la pratique, fournir des outils d’analyse
Le cheminement de la formation est basé sur le principe qu’une nouvelle situation peut engendrer une nouvelle perception, pouvant mener à une nouvelle prise de conscience. Dans cette optique, les stagiaires en formation, sont confrontés à des expériences qu’ils seront amenés à rencontrer ou à proposer aux sujets traités en musicothérapie.
Afin d’éviter le grand danger de l’interprétation, nous avons pensé à utiliser le quadrilatère de Rosolato qui permet de réaliser avec précision une analyse de la situation et débouche sur une possibilité de rendre compte du travail, d’en faire une évaluation et une nouvelle élaboration des séances à venir.
Nous essayons de faire en sorte que nos stagiaires ne confondent pas un groupe à médiation musicale qui, bien entendu est digne d’intérêt, avec l’action musicothérapeutique ; qu’ils soient très rigoureux dans la formulation de leur action et travaillent sur un projet écrit, soumis à la discussion de l’équipe institutionnelle.
Validation
Enfin, il reste la nécessité pour obtenir le certificat de formation de réaliser un écrit publié. Nous avons pensé ainsi favoriser la connaissance de la musicothérapie (et pourquoi pas, sa reconnaissance) en proposant au public (et pas seulement à un aréopage qui se garde bien de diffuser les textes qui lui sont soumis) des textes pouvant montrer ce que l’on peut attendre d’une telle discipline.
D’autre part, ce peut être, pour le stagiaire formé, un moyen d’entrer en contact avec une institution.
Moyens pédagogiques
Ateliers pratiques, mises en situation didactiques, conférences, études de textes, cours théoriques, verbalisations et analyses par les stagiaires et des professionnels.
Exposés cliniques, contrôle et évaluation des connaissances, compétences théoriques et pratiques.
Supports bibliographiques et audiovisuels.


Nos lieux de formations
A Dijon :
Centre Hospitalier Spécialisé La Chartreuse
1 Boulevard Chanoine Kir
21000 Dijon
A Toulouse :
CRIC
19, place de la Croix de Pierre
31300 TOULOUSE
Informations générales
Nos espaces de formation sont accessibles aux personnes à mobilité réduite.
Afin de faciliter votre séjour à Dijon lors de votre formation à l’Atelier de Musicothérapie de Bourgogne, vous trouverez dans la fiche pratique quelques renseignements et adresses utiles, notamment les possibilités d’hébergement.
Ressources complémentaires
Afin de faciliter l’accès aux ressources documentaires et donc l’enrichissement des connaissances de nos étudiants, ceux-ci bénéficient, dans le cadre du cursus complet de formation à la musicothérapie clinique, de nos partenariats avec :